jeudi 17 décembre 2009

Quand Pratt rencontre Baffo

Parallèlement à ma lecture du licencieux grande Baffo, j’ai retrouvé cet ouvrage dans ma collection de bandes dessinées. Cet album reprend quelques uns des textes érotiques de Baffo. Chacun est imprimés en vénitien et en français. La traduction de ceux-ci est tirée du recueil édité en français par Isidore Liseux en 1884 et diffère sensiblement de celle de Ribeaucourt qui date de 1876. J’ai personnellement une petite préférence pour la version de 1884 que je trouve plus conforme aux texte original. En voici un exemple :




Mi dedico ste mie composizion
ai omeni, e alle donne morbinose,
a quelli veramente, che le cosse
le varda per el verso, che xe bon.
     Sotto le metto alla so protezion,
     come persone tutte spiritose,
     perché da certe teste scrupolose,
     i le difenda co la so rason.
Che i diga che qua drento no ghe xe
né critiche, né offese alle persone,
che de Dio no se parla, né dei re,
     ma sol de cosse allegre, belle, e bone,
     cosse deliciosissime, cioè
     de bocche, tette, culi, cazzi, e mone.
Traduction de 1884

Je dédie ces miennes compositions
Aux hommes et aux femmes de belle humeur,
À ceux-là qui vraiment regardent
Les choses par le côté qui est bon.
     Je les mets sous leur protection,
     Afin que, contre les têtes à scrupules,
     En personnes toutes pleines de sens,
     Ils les défendent avec leur raison.
Qu’ils disent, que point n’est là-dedans
Critique, ni offense aux personnes,
Que de Dieu point ne s’y parle, ni des rois :
     Mais seulement de choses belles, réjouissantes et bonnes,
     De choses déliciosissimes, à savoir :
     De bouches, tétons, culs, pines et moniches.
Traduction de 1876 par A. Ribeaucourt
Je dédie ces vers de ma composition
Aux hommes et aux femmes,
Aimant à rire et sachant regarder
Les choses du bon côté.
     Je les mets sous leur protection,
     Afin qu’ils emploient leur esprit et leur raison
     À les défendre contre les gens trop scrupuleux.
Qu’ils leur disent qu’on ne trouve
ni critique, ni offenses contre les personnes,
qu’il n’y est question ni de Dieu ni des rois ;
     Qu’il n’y est parlé que de choses gaies,
     belles, délicieuses, c’est-à-dire,
     de bouches, de tétons, de culs, de vits et de cons.


Ce qui rend cet ouvrage unique et intéressant, ce sont les illustrations de cet autre célébrissime vénitien, Hugo Pratt. De magnifiques aquarelles pleine page, voire sur deux pages, agrémentent et ponctuent les textes de Zorzi le libertin.

Sonnets érotiques
de Giorgio Baffo
illustrations de Hugo Pratt
éditions Vertige Graphic
ISBN 2-908981-15-7



mercredi 16 décembre 2009

Zorzi Alvise Baffo

Je suis en train de lire avec délice l'un des livres trouvés à la librairie français de Venise. Il s'agit des l'intégrale des oeuvres érotiques de Baffo. Les vers de Baffo ont été composés en venitien et ont été traduits à diverses reprises en français à l'occasion des nombreuses éditions de ses oeuvres. Dans cette version, les traductions datent de 1876 et sont de A. Ribeaucourt.


Giorgio (Zorzi Alvise de son vrai nom) Baffo est né à Venise le 11 août 1694, dernier descendant d’une famille qui depuis des siècles participait activement à la vie politique de la république. Son appartenance à la noblesse le destina dès sa jeunesse à assumer les charges publiques. Il entra dans le « Maggior Consiglio » à 20 ans, y occupant successivement diverses charges mineures jusqu’à son élection pour la première fois en 1732, dans la magistrature des « Quarantie ». Excepté deux brèves périodes, il restera présent au conseils judiciaires jusqu’à la fin de sa vie.

La première de ses poésies qu’on puisse dater avec certitude est de 1731, même s’il est probable que son activité en ce domaine ait débuté bien plus tôt. Les sonnets de Baffo ne circulèrent pratiquement que sous forme manuscrite ou orale, l’auteur s’étant toujours refusé de les donner à imprimer.

En 1737, il épouse Cecilia Sagredo. Aucun enfant ne naîtra de ce mariage. Durant toute sa vie, à travers ses compositions, Giorgio Baffo n’a jamais cessé de commenter les faits marquants de la vie publique de sa ville : les visites officielles, les mariages, les guerres, les événements culturels, les décès des grands personnages.

Il est mort le 30 juillet 1768 et fut enterré « sans fleurs ni couronnes » dans l’église de San Maurizio. Le premier recueil de poésies de Baffo a été publié à Londres en 1771 par les soins de Lord Penbroke qui était son grand admirateur.

Oeuvres érotiques
de Zorzi Baffo
400 pages
éditions Zulma
ISBN 978-2-84304-242-3


La plaque commémorative qui orne la façade du Palazzo Bellavite où habitait Baffo. Sa maison se situe 2760 Campo San Maurizio dans le sestiere de San Marco


mercredi 9 décembre 2009

Panoramas

J'ai trouvé ces vues panoramiques de Venise sur le Net et je ne résiste pas à l'envie de vous les montrer. Pour les afficher dans leur taille réelle, il suffit de cliquer sur le lien.


Vue de depuis le campanile de San Marco.

Le Grand Canal .


Encore une vue magnifique de la Sérénissime .

vendredi 4 décembre 2009

Stretto, stretto... la réponse

Félicitation à Danielle qui a été la première à donner la bonne réponse. En effet, le bâtiment se trouve au pied du pont du Rialto, à la Salizada Pio X, dans le sestiere de San Marco. La photo n'est pas très bonne mais on devine tout de même le Rialto dans le fond.

Stretto, stretto

Cela ne m'étonnerait pas que cet immeuble soit le plus étroit de Venise. Sa situation par contre est imprenable. Sauriez-vous me dire où il se situe ?

jeudi 3 décembre 2009

Surprise au bout de la calle

A peine débarqués de notre train, nous sirotions tranquillement le premier spritz à la terrasse du Garanghelo, sur la via Giuseppe Garibaldi, quand tout à coup, l'immeuble au bout de la rue s'est mis à bouger. Il se déplaçait lentement en occultant la lumière de cette fin d'après-midi. Quelle n'a pas été notre surprise, en y regardant de plus près, de constater qu'il s'agissait en fait d'un navire de croisière, traversant lentement le canal de la Giudecca.

Quel choc ! Les choses ont bien changé depuis notre dernier passage à Venise. J'avais entendu parler des croisières méditerranéennes au départ de la Sérénissime, mais jamais je n'aurais pu imaginer que ces immeubles flottants puissent passer aussi près de la ville.

mercredi 2 décembre 2009

Ange gardien

Le petit angelot, du haut de son mur, regarde passer les promeneurs sur les Zattere.

mardi 1 décembre 2009

Centre commercial


C'est en passant avec le vaporetto que j'ai découvert qu'un nouveau centre commercial s'était ouvert au Tronchetto. Toutes les grandes marques semblent s'y être installées. Vu le nombre de touristes en partance pour une croisière qui passent dans le coin, je gage que ce centre commercial ne devrait pas tarder à faire des affaires mirobolantes.

lundi 30 novembre 2009

vendredi 27 novembre 2009

Drio l'Arsenal



jeudi 26 novembre 2009

Dernier voyage

Venise est une ville où il fait bon vivre. Mais il y a un corollaire à la vie, la mort. On la passe volontiers sous silence car elle véhicule avec elle tristesse et larmes. Mais à Venise, comme les pompiers, la police ou les services publics, la mort prend le bateau... pour le dernier voyage. Moderne Charon traversant le Styx à destination de San Michele sur sa barque à moteur.

Pourquoi serait-il plus difficile de mourir, c'est-à-dire de passer de la vie à la mort, que de naître, c'est-à-dire de passer de la mort à la vie ? (Jules Renard)

mercredi 25 novembre 2009

Corto Sconto

Quand Ugo Pratt et ses amis traînaient dans les ruelles de Venise il y avait toujours quelque chose à découvrir et à apprendre pour ces derniers. Cela leur a donné l’idée de relater leurs ballades au travers d’un petit guide des curiosités de la Sérénissime.

Il est scindé en sept itinéraires, sept portes pour découvrir la Venise de Hugo Pratt au travers son personnage Corto Maltese. Sept ballades à faire en sept jours ou séjours.

Ce livre n’est pas une nouveauté. Il a déjà été imprimé à neuf reprises entre novembre 1997 et mai 2007 par les éditions Rizzoli. L'édition que je me propose de vous faire découvrir a été mise à jour et date de juin 2009. Elle est éditée par Rizzoli Lizard .

Commençons le voyage…

Porta dell’avventura (San Marco – Castello – Cannaregio)
Vous conduit du Rialto aux Fondamenta Nuove en passant par S. M. Formosa, la Corte Sconta, la Corte del Milion, S.M. Nova, le Campiello de la Cason et le Campo dei Gesuiti.

Porta del mare (Castello)
Vous guide des jardins de la biennale à la Fondamenta de le Case Nove tout en visitant S. Pietro di Castello, l’arsenal, le Campo do Pozzi, le Campo Bandiera e Moro, S. Giorgio dei Greci et S. Francesco della Vigna.

Porta d’oriente (Cannaregio – Santa Croce)
Vous mène de la Riva S. Biasio à S. Marcuola en faisant un grand détour par la Cà d’Oro, Le Campo dei Mori, S. Alvise et S. Giobbe.




Porta dell’oro (San Marco)
Vous ballade de la Riva Schiavoni à la Fenice en traversant les Campi Manin, San Benedetto, S. Angelo, S. Samuele, S. Stefano, S. Maurizio et S.M. del Giglio.

Porta dell’amore (San Polo – Santa Croce – Dorsoduro)
Vous accompagne du Rialto aux Zattere tout en visitant le Campo S. Giacomo dell’Orio, le Campo dei Frari, la scuola di S. Rocco, S. Nicolò dei Mendicoli et S. Sebastiano.

Porta del colore (Dorsoduro – Giudecca)
Vous pilote de l’Accademia à la Fondementa delle Zitelle tout en passant par la Salute, le ponte delle Maravegie, S. Barnaba, S. Trovaso pour passer ensuite à la Giudecca et la Corte dei Cordani.

Porta del viaggio (Lido)
Vous promène de la Punta Sabbioni à Alberoni en traversant Poveglia et Malamocco.



Chacun de ces sept itinéraires regorge de lieux à découvrir, d’anecdotes et de références historiques, le tout abondamment illustré par les dessins du maître et de ses amis Guido Fuga et Lele Vianello. Sont également données quelques adresses de restaurants et osterie typiques. La dernière mise à jour de ces références date de mai 2009 ce qui devrait éviter la surprise de se retrouver devant une porte close.

Complète le tout un dictionnaire toponymique, un dictionnaire oenogastronomique, un calendrier des fêtes de la ville, des adresses célèbres et beaucoup d’adresses utiles. Bref ! Un livre a posséder absolument. Ne serais-ce que pour les illustrations (pour ceux qui ne parlent pas italien).

Corto Sconto, La guida di Corto Maltese alla Venezia nascosta
de Guido Fuga et Lele Vianello
éditions Rizzoli Lizard
ISBN 978-88-17-03308-4

mardi 24 novembre 2009

Ugo Pratt et Leone Frollo

En furetant dans les librairies de Venise, deux livres ont attiré mon regard. Il s’agit de “Corto Sconto, la guida di Corto Maltese alla Venezia nascosta” et de “Veneziasconta, 7 secoli di piaceri, intrighi e scandali erotici”. Je vous parlerai plus en détail du contenu de ces deux livres dans un deuxième temps. Pour le moment, je veux partager avec vous les souvenirs que ces ouvrages réveillent en moi.

Ce sont les illustrations des couvertures, réalisées par deux grands dessinateurs et aquarellistes vénitiens, qui ont capté mon regard. Il faut dire que durant de nombreuses années, j’ai œuvré à l’organisation d’un festival de bande dessinée d’importance internationale maintenant disparu. Dans cette organisation je m’occupais de la gestion des auteurs invités, ce qui me permettait d’avoir des relations privilégiées avec certains d’entre eux.

En 1993 j’étais commissaire d’une exposition consacrée aux œuvres érotiques des grands auteurs de bande dessinée italiens. Ugo Pratt et Leone Frollo faisaient partie des artistes exposés. J’avais eu l’occasion, lors d’un voyage éclair de quelques heures à Venise, de rencontrer Leone Frollo et il m’avait fait le plaisir d’accepter mon invitation à être présent sur son exposition durant les quatre jours que durait le festival. Apprenant cela, Ugo Pratt, ne se déplaçant pratiquement plus, me demanda s’il m’était possible d’accompagner Leone Frollo et sa femme chez lui pour lui permettre de les rencontrer. Rendez-vous fut donc pris.

Le souper fut féerique, non pas par sa composition (je ne me souviens pas de ce que j’ai mangé) mais par la verve de ses convives. Durant toute la soirée, Ugo Pratt, Leone Frollo et sa femme se sont racontés des souvenirs de leur jeunesse vénitienne, aventures d’enfants dans les méandres des calli de Venise, leur ville. Autour de la table il y avait également la collaboratrice de Pratt – Patrizia Zanotti – et votre serviteur. Comprenant le vénitien tous deux, nous avons passé notre soirée à les écouter. Ni elle, ni moi avons osé ouvrir la bouche, ne voulant pas risquer de rompre la magie du moment.

Le temps a passé, Ugo Pratt nous a quittés le 20 août 1995. Que je sache, Leone Frollo habite toujours près du Rialto à deux pas du marché. Je ne les ai plus jamais revus ni l’un, ni l’autre mais cette soirée restera à jamais gravée dans mon souvenir.

lundi 23 novembre 2009

Filets


Sa journée finie, le pêcheur de San Pietro remise ses filets.

vendredi 20 novembre 2009

San Francesco della Vigna

En me baladant dans le Castello, sur le côté du parvis de l’église de San Francesco della Vigna, une porte ouverte a attiré mon regard. La porte en elle-même n’avait rien d’exceptionnel mais ce que qu’elle laissait entrevoir ma fasciné. J’ai donc passé de l’autre côté.

Je me suis retrouve dans un cloître désert. Sous les arcades, des dizaines de tombes, usées par le frottement des pieds de nombreux moines. Quelques stèles étaient ouvertes sur des cavités vides. Travaux de réfection ou fouilles archéologiques ? Je ne le saurais sans doute jamais. Au centre d’un jardin joliment entretenu, une statue de Saint François, patron d’Italie.

Je venais de trouver l’une des nombreuses oasis de paix et de verdure que Venise cache aux yeux des gens trop pressés.







L’église San Francesco della Vigna (Saint-François de la Vigne) est la deuxième grande église franciscaine de Venise après l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari.

Le lieu doit son nom aux vignes qui y étaient cultivées. Le terrain fut donné par Marco Ziani en 1253 pour la construction d'un monastère. Une petite chapelle rappelle le lieu où, selon la légende, l'évangéliste Marc trouva refuge et fut salué par un ange avec les paroles suivantes « Pax tibi Marce Evangelista meum », qui devinrent la devise de la Sérénissime.

La première église était de style gothique à trois nefs construite par Marino da Pisa. Un couvent hébergeait les frères mineurs de l'Observance alors que les Frères mineurs conventuels occupaient les Frari de l'autre côté de la ville. Au début du XVIe siècle, il devint nécessaire de restaurer le bâtiment.

Deux raisons principales conduisirent à la reconstruction de l'église : la première fut la réforme de l'ordre franciscain des Observants et la seconde le souhait du doge Andrea Gritti, dont le palais familial voisinait l'église. En 1534 il posa la première pierre du couvent et de l'église qui répondrait aux exigences des habitants qui s'étaient installés dans la zone de l'Arsenal et qui manquaient d'un centre religieux pour pouvoir prier.

L'église actuelle fut dessinée dans le style Renaissance par Jacopo Sansovino conseillé par le moine franciscain Francesco Zorzi (Francesco Giorgio) qui en basa l'architecture sur le chiffre de la Trinité. La nef devait être large de neuf pas et longue de vingt-sept et les chapelles collatérales larges de trois pas. Sa construction fut commencée en 1534. Son plan sobre en croix latine consiste en une nef unique, obtenue en transformant les deux collatéraux en chapelles, et un chœur profond.

Pour se procurer les fonds nécessaires à la construction, les chapelles furent vendues pour 200-350 ducats aux nobles donateurs qui purent y placer leur blason et s'y faire enterrer avec leur famille. Pour obtenir le droit d'être enterré devant le grand autel, le doge Gritti versa mille ducats.

L'église fut achevée en 1554. En 1542 Vettor Grimani et son frère le cardinal Marino avaient obtenu le droit de construire la façade qui finalement fut confiée par Giovanni Grimani à Andrea Palladio en 1562.

Le monastère est composé de deux cloîtres, le plus important ayant été utilisé comme cimetière. Ici furent enterrés de nombreux nobles vénitiens. Les deux cloîtres offrent aujourd'hui des expositions provisoires et des concerts.

Le campanile, très semblable à celui de Saint-Marc, est un des plus élevés de la ville.

L'intérieur possède la simplicité et la sévérité des églises franciscaines, avec des piliers doriques en pierre d'Istrie. Le chœur qui, autrefois pendant les messes, était occupé par les moines, se trouve derrière l'autel.



Dans la cinquième chapelle de gauche, se trouvent deux tableaux de Véronèse la Conversation sacrée et la Résurrection du Christ (vers 1560), sur l'autel du bras droit du transept la Madone sur le trône adorant l'Enfant Jésus d'Antonio da Negroponte (vers 1470).

San Francesco della Vigna (Canaletto)




mardi 17 novembre 2009

Reflets

Les dernières lueurs du jour se reflètent sur les fenêtres d'un appartement à la Via Garibaldi, dans le Castello.

lundi 16 novembre 2009

Venise fleurie

Venise n’est pas constituée que de pierres et d’eau, il y existe d’innombrables petits îlots de verdure pour celui qui se donne la peine d’ouvrir les yeux.



vendredi 13 novembre 2009

Voga veneta

Femmes ou hommes, jeunes ou vieux, seuls ou en groupe, tous s’adonnent à la voga veneta. Un site Internet lui est même consacré.

Les éléments qui distinguent la voga veneta sont la nage debout face à l’avant, l’utilisation de une ou deux rames manipulées par le même rameur, l’exigence de pouvoir bouger librement une rame parfaitement lisse (sans fixation) sur un tolet ouvert (forcola) pour faciliter le manoeuvres étant donné l’absence de timon.

Chaque embarcation traditionnelle a un nombre déterminé de places de voga et donc de logements pour les forcole (nogari ou vogari). Les postes clé sont il pope et il provier. Le premier vogue à la poupe avec la forcola sur le côté droit. C’est lui qui détermine le cap de l’embarcation et qui commande l’équipage. Le second, placé à la proue avec la forcola à droite, détermine la cadence de la nage qui doit être respectée par tous les rameurs. Entre il pope et il provier, on trouve les positions de lai et de sentina qui ont une fonction de poussée. Le premier, derrière le provier, vogue avec la forcola à droite. Le second, devant il pope, rame avec la forcola a gauche.

On distingue principalement deux techniques :

Alla valesana
Technique de vogue debout face à l’avant avec deux rames croisées. Elle est utilisée dans les grands espaces lagunaires pour couvrir plus rapidement de longues distances. C’est la technique la plus ancienne. Elle est en général utilisée par un seul rameur, même s’il est théoriquement possible d’utiliser cette technique avec plusieurs nageurs. Le rameur pousse en même temps sur les deux rames tenues croisées et jamais en contact entre elles.

A une rame
L’urbanisation de la lagune a contribué à la naissance de cette technique. Dans les étroits canaux citadins il est souvent difficile de voguer à la valesana. Pour faciliter ce type de nage il a été nécessaire que les embarcations aient un côté asymétrique. C’est ce qui caractérise les gondoles et autres embarcations vénitiennes à une seule rame. Cela a également fait évoluer le tolet ouvert jusqu’à la forcola connue de nos jours. Cette dernière permet de bouger librement la rame pour éviter qu’elle n’accroche le fond ou le bord des canaux et pour procéder facilement à toutes sortes de manoeuvres délicates. La rameur alterne un coup de rame de poussée (prèmer) – c'est-à-dire pousser fortement sur la rame et orienter la proue vers la gauche - et le retour de la rame, palette immergée et inclinée en avant de manière à diriger la proue sur la droite (stalìr ou stagàr).



jeudi 12 novembre 2009

Dolce vita veneziana




Juste une sensation de paix et de calme… rien à ajouter !

mercredi 11 novembre 2009

Souvenirs, souvenirs

Voici quelques photos prises en 1985, lorsque le carnaval de Venise avait encore un petit côté spontané. Vous excuserez la qualité des couleurs, il s’agit de scans de vieilles photos ayant un peu jauni et pas moyen de remettre la main sur les négatifs.

Lors de ce mémorable carnaval, je me souviens avoir participé à l’Ombralonga. Je ne sais pas si cette course d’orientation un peu particulière existe encore de nos jours. Il s’agissait de trouver un certain nombre de bacari en se baladant à travers les calli de la Serenissima. A chaque poste, le sponsor « liquide » de la course, offrait quelque « ombretta » aux heureux participants ayant trouvé l’endroit. La première étape ne pose en général aucun problème, la difficulté consiste à trouver les suivantes, ce qui devient de plus en plus ardu au fur et à mesure que l’on trouve les postes de ravitaillement. Les participants atteignant l’arrivée se voyaient récompensés par un certificat attestant qu’ils étaient arrivés « debout » au but.

Imaginez l’ambiance quand 3000 personnes costumées (les organisateurs n’avaient prévu que 1500 dossards) et de plus en plus « joyeuses » se promènent de calli en campielli au son de la fanfare qui les accompagne. Sans parler du mal de tête au réveil…


Pour terminer, une photo de votre serviteur dans son costumme d'Arlecchino en compagnie de sa douce Colombina.